Deux minutes pour rester informé : Accélération de la croissance chinoise ; maintien de la pression inflationniste sur les banques centrales
Que faut-il savoir ?
La croissance de l'économie chinoise a été plus forte que prévu au premier trimestre (T1), déjouant les prévisions pour atteindre 2,2 % en rythme trimestriel, un chiffre supérieur au taux (révisé) de 0,6 % observé au trimestre précédent et qui représente la plus forte croissance annuelle du pays depuis un an. Ce résultat s'explique par la vigueur des ventes au détail en mars, qui ont progressé de 10,6 % sur l'année, ainsi que par une hausse de 3,9 % de la production industrielle après un bond inattendu des exportations en mars. Les inquiétudes persistantes concernant l'affaiblissement de la demande incitent toutefois les autorités à envisager une politique de relance de la consommation intérieure. La Chine est également confrontée au problème du déclin de sa population. Selon l'ONU, elle devrait être dépassée par l'Inde en tant que pays le plus peuplé de la planète d'ici au milieu de l'année.
Dans le monde
La situation inflationniste est restée contrastée, poussant certaines banques centrales à persister dans la voie du relèvement des taux d'intérêt. Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été confirmé à 6,9 % en mars, contre 8,5 % en février. Hors énergie, produits alimentaires, alcool et tabac, l’inflation sous-jacente s'est établie à 5,7 % contre 5,6 % le mois précédent. D'après le procès-verbal de la réunion de politique monétaire de mars de la Banque centrale européenne, les membres du comité estiment que « le chemin à parcourir pour faire reculer l'inflation est encore long ». Parallèlement, la Banque d'Angleterre devrait relever ses taux en mai après une baisse moins marquée que prévu du taux d'inflation global au Royaume-Uni en mars, celui-ci passant à 10,1 % contre 10,4 % en février, mais restant supérieur aux prévisions consensuelles de 9,8 %. L'inflation japonaise, hors prix alimentaires et de l'énergie, est passée quant à elle de 3,5 à 3,8 %.
Le chiffre à la une : 43 Md€
Les États membres de l'Union européenne et le Parlement européen ont approuvé les modalités d'un « Chips Act » de 43 milliards EUR visant à porter la part de la région dans la chaîne de valeur mondiale des semi-conducteurs à 20 % d'ici à 2030, contre seulement 10 % à l'heure actuelle. Ce dispositif prévoit un engagement initial de 6,2 milliards EUR de fonds publics, le reste devant provenir de mécanismes d'incitation destinés à soutenir d'autres investissements publics et privés. L'objectif est d'orienter davantage de financements vers les unités de production de pointe et les activités de recherche et développement, et de gérer les pénuries d'approvisionnement potentielles. Ce projet de loi s'inscrit dans la lignée d'initiatives similaires prises dans d'autres pays, mais reste sans commune mesure avec la loi américaine « CHIPS and Science Act » qui prévoit une enveloppe d'environ 280 milliards USD pour relancer l'industrie nationale.
Le bon mot :
Capture directe dans l'air : technique qui fait appel à des réactions chimiques pour extraire le dioxyde de carbone (CO₂) directement de l'atmosphère. Le CO2 est ensuite stocké sous terre ou utilisé pour fabriquer des produits comme le béton ou le carburant d'aviation. Les autorités américaines ont offert 3,5 milliards USD de subventions aux entreprises qui utilisent des procédés de capture directe dans l'air (Direct Air Capture, DAC), afin de financer des installations à grande échelle capables d'extraire jusqu'à un million de tonnes de CO₂ par an. La technologie DAC est très énergivore et plus coûteuse que d'autres procédés de capture du CO₂, mais elle pourrait se révéler efficace, parallèlement à d'autres initiatives, pour atténuer les effets du changement climatique, à condition de poursuivre son développement.
À venir
L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, très attendu, sera publié lundi ; ce baromètre a atteint 93,3 en mars, son plus haut niveau depuis février l'an passé, et a progressé par rapport aux 91,1 relevés le mois précédent. L'indice américain des prix de l'immobilier sera communiqué mardi, suivi mercredi par les chiffres de l'inflation en Australie. Plusieurs indicateurs concernant la zone euro sont attendus jeudi, dont les derniers indices du climat économique, industriel et des services. Le même jour sera publiée une estimation préliminaire du PIB américain au T1 ; la première économie mondiale a progressé de 2,6 % en rythme annuel au T4 2022. Vendredi, la Banque du Japon se réunira pour décider de l'évolution des taux d'intérêt, et une estimation préliminaire du PIB de la zone euro au T1 sera communiquée.
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